Pour ma maison ossature-bois toute neuve, je souhaitais un sol avec un matériau de qualité, beau et durable. Naturellement, mon choix s’est porté vers le bois.
Pourquoi une pose en traditionnel ?
J’aurai pu prendre du parquet flottant ; ce qui m’aurait permis d’installer un chauffage par le sol. Mais il me plait à penser que ce sol profitera à mes arrières petits enfants et peut-être au delà ?
Un parquet massif peut-être remis à neuf de nombreuses fois. Un coup de ponceuse et c’est reparti pour 20 ans.
Quelles essence choisir pour son parquet ?
Au départ, j’envisageais des lames en Pin des landes que j’aurais lasurées en blanc et vitrifiées. C’est ce que j’ai fait dans les chambres avec plus ou moins de succès (j’en reparlerai plus tard). Mais le Pin est une essence très tendre. Et la finition lasure+vitrification n’est pas résistante. Heureusement que j’avais fait un essai sur quelques m² dans la cuisine. Au bout de quelques mois, le revêtement est parti en plaques et les lames étaient toutes poinçonnées.
Il me fallait donc un bois plus dure. J’ai choisi naturellement le Chêne, qui est un bois de pays qui fait référence en parqueterie.
J’ai trouvé un petit artisan en Aveyron qui m’a fabriqué les lames. Je dispose de plusieurs largeurs - de 8,5cm à 18cm - en plusieurs longueurs. Cela m’a demandé du trie et de la sélection au moment de la pose. Mais j’ai un sol de qualité "artisanale", au sens noble du terme.
Pose des lambourdes
J’ai pris de simples lambourdes en Pin. L’écart a été fixé à la largeur des panneaux de laine de roche. Les lambourdes ont été fixées sur le sol en aggloméré avec des vis D6.
Entre le sol et les lambourdes, j’ai interposé un feutre épais résilient qui a une fonction d’amortisseur acoustique. Avec le recul, je ne suis pas certain que cela soit réellement utile, étant donné que les vis transmettent les vibrations (pont acoustique).
Panneaux de laine de roche
Les maisons ossature-bois ont la réputation de transmettre les vibrations sonores dans leur structure. C’est d’autant plus vrai que le sol est en ossature-bois chez moi.
J’ai donc disposé des panneaux en laine de roche entre les lambourdes. Ces panneaux sont assez lourd et sont reconnus pour leur capacité à amortir les bruits.
Avec le recul, je ne suis pas certain que cela soit très utile. En effet, pour ce chantier nous sommes au RDC et je ne suis pas sûr que des ondes sonores pourraient se propager dans toute la maison au point d’en être gênant. Je ne sais pas. Je n’ai pas fait d’essais comparatifs avec et sans panneaux. Cette incertitude n’est pas anodine car ces panneaux coûtent très cher. Par contre, pour l’isolation acoustique de l’étage, il est évident que ces panneaux sont indispensables.
Clouage des lames
Le Chêne, c’est dur, très dur !
J’en ai fait l’expérience au début. J’ai essayé de clouer mes lames selon la méthode traditionnelle : clou à 45° dans la languette, marteau, chasse-clou.
Résultat : je n’ai jamais réussi à enfoncer un clou correctement. Le clou se tordait ou la languette de la lame se fissurait. Sans compter les coups sur les doigts.
Heureusement, j’ai trouvé une arme de tueur :
1) On positionne l’outil contre la lame. Le sabot de l’outil permet de se loger à perfection à la position idéale contre le coin de la lame.
2) On tape avec une masse sur le piston de l’outil. Il suffit de un à trois coups.
L’outil est alimenté par des barrettes de clous "dents de requin". Le clouage est très rapide. Il faut moins de 5 secondes entre deux clouages.
C’est un outils purement mécanique. Pas d’électricité. Que de l’huile de coude.
Si vous devez poser un parquet, démenez-vous pour trouver cet outil, en achat ou en location, vous ne le regretterez pas. Il est fabriqué au US et on en trouve pour moins de 200 $. Mais en traversant l’Atlantique, le prix est multiplié par trois. On doit pouvoir en trouver en occase, sur eBay ou le BonCoin. Vous le revendrez facilement.
Une erreur à ne pas commettre
Et que j’ai commis...
Il faut absolument stocker vos lames sur chantier, c.a.d sur le lieu de pose, au sec, plusieurs semaines, voir plusieurs mois avant de les poser. Car vos lames vont adopter le taux d’hygrométrie de la pièce, et se rétracter ou gonfler selon leur taux d’humidité initial.
Je n’ai attendu que 10 jours. C’est insuffisant. Mes lames étaient initialement un peu plus humides que le taux d’hygrométrie de ma pièce (l’atmosphère d’une maison ossature-bois est très sèche). Après la pose, mes lames ont séché un peu plus. Elles se sont donc rétractées laissant apparaitre un jour de quelques dixièmes de mm. Cela dit, cela donne un côté "vieux parquet" et il vaut mieux cela que le contraire. Car en cas de reprise d’humidité, votre sol se transforme en accordéon, et c’est irrattrapable.
Ponçage du parquet
C’est une étape importante, même si votre parquet semble déjà présenter un bon état de surface.
Le secret d’un bon ponçage réside dans le respect des étapes. Il faut utiliser successivement 3 grains de feuille - gros, moyen, fin - sans chercher à sauter une étape. Au final, vous irez plus vite et le résultat sera meilleur.
Finition
Le choix d’un produit de finition est très important. Vernis, lasure, huile ? Que choisir ?
Maintenant, je vais vous donner un conseil dont vous vous féliciterez d’avoir suivi : N’UTILISEZ PAS DE PRODUITS FILMOGENES. Pas de lasure, pas de vitrificateurs, qu’ils soient à base d’eau ou de poly-uréthane.
Pourquoi ?
Ces produits laissent un film sur le parquet. Ne croyez pas les chimistes. Ces films ne sont pas inusables. Ils sont mêmes très fragiles la plupart du temps. Avec le temps, plus ou moins rapidement, la couche va s’user. Et vous allez entrer dans un cycle de ponçage/vernissage qui ne s’arrêtera jamais.
De plus, vous avez un risque que le film s’écaille et/ou parte en pelade.
Enfin, les rayures et autres bobos restent visibles sur les parquets vitrifiés.
Alors quel produit utilisé ?
Et bien un produit non filmogène : de l’huile à parquet.
Les huiles imprègnent le bois. Elles permettent de mettre en valeur le veinage et la beauté du bois, bien plus qu’un vernis. Le résultat est plus naturel, plus fin.
Surtout, pas de risque de cloques, de pelades.
Et enfin, si vous faites une rayure, vous prenez un chiffon doux que vous mouillez légèrement avec de l’huile, vous passez le chiffon sur la rayure en faisant des petits mouvements rotatifs. Si la rayure n’est pas trop profonde, elle disparait. Si, si !
Mais choisissez une huile de qualité. Ici, je me dois de citer la marque que j’ai utilisée car j’ai obtenu des résultats spectaculaires : BONA.
Le vendeur m’avait dit que je devrais passer une couche tous les un à deux ans. C’est FAUX. Au bout de 8 ans, je n’ai jamais repassé une seule couche !