Autopromotion

On confond couramment le terme d’autopromotion avec celui d’autoconstruction. Il est naturel de l’inclure dans un mémoire sur l’autoconstruction en général, qu’on assimile à l’ensemble des pratiques de participation active à une ou plusieurs phases du processus global de construction, c’est- à-dire à la réalisation d’un programme, la conception architecturale, le remplacement d’un acteur de la construction, la participation plus ou moins partielle à l’érection du bâtiment. L’autopromotion est la constitution d’un groupe qui veut participer activement dans son habitat, et pour cela choisit de s’impliquer dès la conception de celui-ci. Ce terme désigne la suppression du promoteur dans le processus de construction de logement. Dans les faits, le promoteur n’est pas nécessairement totalement supprimé, mais son rôle est alors réduit au simple apport économique, et a peu d’influence sur la conception du projet.

Cette démarche a été répandue dans les années 1970 et portait le nom d’habitat groupé autogéré en France. Les Jardies de Meudon, immeuble collectif dessiné par Claude Guislain, et la maison du Val, également située à Meudon, font office de précurseurs. Depuis peu, l’autopromotion revient à la mode et ajoute souvent la prétention écologique à son désir de vie partagée. Elle a toujours recours à un architecte, parfois membre du collectif, ce qui semble évident face à la difficulté de traduire en espaces de telles exigences. Bruno Thouvenin et Céline Delestré divisent les grandes familles d’habitat participatif en quatre démarches similaires :

• éco-villages, avec prétentions d’autonomie alimentaire ou énergétique, économique ou partage de valeurs spirituelles, ou encore vie harmonieuse avec l’environnement
• éco-hameaux
• habitat groupé
• cohabitat, sorte d’éco-village en milieu urbain [1].

J’ai mené deux entretiens qui concernent l’autopromotion :

• Alain His, habitant-fondateur de la maison du Val, Meudon
• Patrick Bouchain, architecte, ancien habitant d’une coopérative d’habitation, et membre du mouvement pour un habitat groupé autogéré.