D’abord, notons que les foyers de masse ne datent pas d’hier. On a retrouvé des vestiges qui datent d’avant Jésus-Christ. En fait, les débuts du foyer de masse remontent au moment ou l’Homme a pris conscience que les pierres autour de sont feu restaient chaudes longtemps après que le feu soit éteint. Évidemment, on était encore loin du principe de combustion, mais on commençait à comprendre que l’on pouvait stocker la chaleur.
Mais qu’est-ce qu’un foyer de masse ? On pourrait le définir comme étant un système de chauffage complet comportant deux chambres à combustion (celle pour le bois et celle pour les gaz) et une immense masse (autour de 5000 lbs de maçonnerie) ayant la capacité de stocker la chaleur pour de nombreuses heures. Il faut bien comprendre que le secret de ce type de chauffage réside dans la combinaison de la double combustion et de la masse thermique. Il existe sur le marché des poêles à double combustion, mais ils n’ont pas la capacité de stocker la chaleur (et la combustion des gaz n’est pas aussi efficace que celle d’un foyer de masse). On pourrait aussi penser à mettre des briques ou de la pierre autour de son poêle à combustion lente… On emmagasinerait alors la chaleur, mais on ne brûlerait pas les gaz et, en plus, on risquerait de faire fendre notre poêle.
Mais pourquoi faire brûler les gaz ? Il faut comprendre que, dans une bûche de bois, il y a 33% (le tiers !) de cette bûche que l’on gaspille si l’on ne brûle pas les gaz, i.e. que 33% de l’énergie contenue dans ma bûche ne peut être récupérée qu’en brûlant ses gaz. Pour ça, il faut atteindre des températures au-delà de 800 oC, ce que la fonte n’aime pas trop… Aussi, ces gaz sont la pollution que rejette le chauffage au bois. Si on les brûle… non seulement on récupère 33% de notre énergie et, en plus, on ne pollue pas ! De plus, c’est la condensation de ces gaz sur la paroi de la cheminée qui fait une accumulation de créosote. Donc si on les brûle, on a plus besoin de ramoner. Et oui ! Les propriétaires de foyer de masse vous le confirmeront : pas de ramonage !
Et comment fait-on pour se procurer un foyer de masse ? Il existe deux options. Les foyers artisanaux fabriqués de toutes pièces par un artisan qui vient passer quelques semaines chez-vous ou les foyers modulaires constitués de modules numérotés en ciment réfractaire qui se montent en quelques heures par vous-même ou un maçon. Il faut cependant les recouvrir de maçonnerie une fois installés, tout comme les foyers artisanaux. L’option modulaire est beaucoup moins dispendieuse de par le fait que les foyers sont fabriqués en laboratoire. Un foyer artisanal coûte environ 23 000$ (dépendant des artisans) alors qu’un foyer modulaire en coûte autour de 10 000$ une fois terminé. À mon avis, ces derniers sont plus fiables : les parties les plus vulnérables du cœur du foyer sont les joints. Or, dans un foyer modulaire, ceux-ci sont peu nombreux (comparé aux nombreux joints occasionnés par les briques à feu employés par les artisans) et ils sont fait en V de façon à ce que la chaleur ne les atteigne pas. Ils sont d’ailleurs beaucoup plus faciles à faire assurer que les foyers artisanaux.
Peu importe l’option choisie, ce type de chauffage est vraiment différent d’un chauffage au bois standard. Une seule attisée par jour suffit à garder la masse chaude et ainsi la faire rayonner pour vous garder au chaud. Notez que, lorsqu’on allume notre foyer de masse, on le remplit de 50 lbs de petit bois (4 à 5 pouces de diamètre) de façon à obtenir une combustion rapide et ardente. Lorsque le feu est terminé (au bout de 2 à 3 heures), on ferme la cheminée et la prise d’air (dans le cas d’un foyer Temp-Cast) de façon à conserver la chaleur à ne pas refroidir la masse. On peut aussi avoir un four à pain (à pizza, à « beans » ou à ce que vous voulez !) intégré à notre foyer.
Bref, ce type de chauffage a plusieurs qualités qui méritent d’être exploitées. Heureusement, les gens prennent conscience du gaspillage effectué par un chauffage au bois standard et les foyers de masse sont de plus en plus populaires. Ils sont relativement dispendieux, mais vite rentabilisés puisque 2 à 3 cordes de 24 pieds (6 à 8 cordons de 8 pieds) suffisent pour nous chauffer toute l’année. De plus, on peut y brûler n’importe quelle essence de bois sans se tracasser d’encrasser notre cheminée. Il est donc économique, écologique et de loin plus beau qu’une fournaise à l’huile !!
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